Science ouverte : qu’est-ce qui change avec Horizon Europe ?

Alors qu’H2020 cède la place à Horizon Europe depuis le 1er janvier 2021, et bien que les accords de financement (“grant agreements”) n’entreront en vigueur qu’en avril prochain, la Commission Européenne a d’ores et déjà donné un certain nombre d’indications quant aux évolutions en faveur de la science ouverte dans ce nouveau proHorizon Europe. Erzsébet Toth-Czifra en a fait une analyse (Open science in the Horizon Europe funding programme : what to expect ?) pour le blog de Dariah, la plateforme européenne pour les humanités numériques, dont nous reprenons ici les principaux éléments, en français :

Extension de l’obligation de diffusion en accès ouvert aux formes longues de publications, c’est à dire principalement livres, en OA immédiat, sur des archives ouvertes, et avec des licences ouvertes. C’est une différence notable avec la politique de H2020 et avec le Plan S, qui se limite pour l’instant aux articles de revues scientifiques. Les frais de publication en open access (Book publishing charges, BPC) pourront être éligibles au financement, mais les modalités ne sont pas encore finalisées. C’est une bonne nouvelle pour les SHS, traditionnellement plus utilisatrices et productrices d’ouvrages.
[source : Books and monographs in Horizon Europe]

Fin des embargos : la CE demande désormais à ce que les publications soient diffusées en accès ouvert immédiat (alors que les embargos de 6-12 mois étaient jusqu’à présent tolérés), avec des licences ouvertes (CC-BY ou CC-BY-NC-ND pour les livres), dans des archives ouvertes.

Vers une disparition des hybrides ? La publication dans des revues hybrides reste tolérée, mais les frais de publication qu’elle entraîne ne sont plus éligibles à un remboursement. La publication dans des revues full OA, de préférence sans APC (OA diamant), est favorisée.

Rétention des droits : en lien avec la stratégie de rétention des droits du Plan S, il est demandé aux auteurs de s’assurer de conserver leurs droits d’auteur sur leurs publications, principalement en les plaçant sous une licence ouverte. 

L’accent est mis sur la gestion des données de recherche, qui devient la règle par défaut, dans le respect des principes FAIR et avec la fourniture de plans de gestion des données (pour lesquelles la Commission pourra fournir des recommandations ultérieurement) ; pour la question de l’ouverture des données, qui reste fortement recommandée, le principe “aussi ouvert que possible, aussi fermé que nécessaire” continue toutefois à s’appliquer, pour tenir compte des situations particulières (légales ou éthiques notamment). Il est à noter que les coûts de gestion des données seront éligibles à un remboursement (les modalités pratiques restent cependant à définir). A noter également qu’il sera désormais demandé d’identifier tous les outils, instruments ou objets scientifiques permettant de valider ou de réutiliser les données (il n’est pas précisé comment doit se faire cette identification autrement que “via the repository”).
[source : Exploitation & open science in Horizon Europe]

Pour faciliter le respect de ces obligations, la Commission a investi dans une plateforme de publication dédiée aux bénéficiaires des financements H2020 et Horizon Europe, Open Research Europe. Outre la diffusion, la plateforme fournit un service d’évaluation par les pairs, qui permet de s’affranchir du format “revue” et du prestige qui y est attaché via le facteur d’impact. Les soumissions sont ouvertes, et les premières publications attendues pour mars 2021.

La Cellule Science Ouverte du SCD d’AMU peut vous accompagner dans la mise en œuvre de ces obligations : contactez-nous dès le montage de votre projet à l’adresse scd-science-ouverte@univ-amu.fr !